26 – L’interdiction de l’injustice et l’obligation de réparer ses injustices

Dieu le Très-Haut a dit:

1.Chap 40/18: «Les injustices n’auront alors aucun ami fervent et aucun intercesseur à la parole écoutée.»

Pour ce qui est des Hadiths:

203. Selon Jaber , Le Messager de Dieu a dit: «Craignez d’être injustes car l’injustice se traduira le jour de la résurrection en ténèbres. Craignez l’avarice car elle a causé la perte de ceux qui étaient avant vous. Elle les a poussée en effet à faire couler leur sang et à se permettre ce qui leur était interdit.» (Mouslim)

204. Selon Abou Hourayra le Messager de Dieu a dit: «Certainement chacun de vous rendra son dû le jour de la résurrection au point que le mouton sans cornes obtienne réparation du mouton cornu (qui l’aura frappé dans ce monde). (Mouslim)

205. Ibn ‘Omar a dit: «Nous parlions du pèlerinage d’adieu (celui qu’accomplit le Prophète trois mois avant sa mort) alors que le Prophète était encore parmi nous et nous ne savions pas ce que c’était le pèlerinage d’adieu, jusqu’à ce que le Messager de Dieu prononça un jour la louange et la glorification de Dieu puis évoqua le faux Messie et parla longuement de lui en disant entre autres: «Dieu n’a pas envoyé un prophète sans lui ordonner de mettre en garde sa communauté contre le faux Messie. C’est ainsi que Noé et les prophètes après lui reçurent cet ordre. S’il sortait parmi vous, ses signes distinctifs cachés ne le seront pas pour vous. Votre seigneur n’est pas borgne alors que lui, il lui manque l’œil droit. Son œil est tel un grain de raisin desséché. Attention! Dieu vous a rendu sacrés vos vies et vos biens comme est sacré votre jour-ci dans votre mois-ci. Attention! Ai-je bien transmis?» Ils dirent: «Oui». Il dit: «Seigneur Dieu, sois-en témoin! (trois fois de suite)». «Malheur à vous! Ouvrez bien les yeux! Ne redevenez pas mécréants en frappant vos cous les uns aux autres!» (Al Boukhâri et Mouslim en partie).

206. Selon ‘Aïcha , le Messager de Dieu a dit: «Celui qui se sera approprié injustement une palme de terre l’apportera avec lui le jour de la résurrection, enroulée autour de son cou à partir des sept terres». (URA)

207. Selon Abou Moussa , le Messager de Dieu a dit: «Dieu allonge la corde à l’injuste mais, quand Il le frappe de Son châtiment, Il ne le rate pas». Puis il récita ce verset: «Tel est le châtiment de ton Seigneur quand Il punit les cités alors qu’elles sont injustes. Son châtiment est bien douloureux et bien dur» (sourate 2 verset 102). (URA)

208. Mou’adh a dit: «Le Messager de Dieu m’a envoyé (comme gouverneur au Yémen). Il me dit: «tu vas trouver des gens du Livre (Juifs et Chrétiens). Invite-les à attester qu’il n’est de dieu que Dieu et que je suis le Messager de Dieu. S’ils acceptent de l’attester, fais-leur savoir que Dieu leur a prescrit cinq prières de jour et de nuit. S’ils acceptent cette prescription, annonce-leur que Dieu a imposé une aumône qu’on prend de leurs riches pour les redistribuer entre leurs pauvres. S’ils acceptent cette imposition, garde-toi de toucher à leurs biens précieux et crains la malédiction de l’opprimé car rien ne l’arrête dans sa montée jusqu’à Dieu». (URA)

209. ‘Abdurrahmân Ibn Sa’d Asâ’idî a dit: «Le Prophète a désigné comme collecteur de l’impôt (zakat) un homme de la tribu de Azd nommé Ibn Alloutbya. Une fois de retour, ce dernier dit: «Ceci est à vous et cela m’a été offert comme cadeau». Le Messager de Dieu monta sur la chaire, prononça la louange et la glorification de Dieu puis dit: «Or donc! Voilà que je charge l’un de vous de collecter ce que Dieu a mis à ma disposition et voilà que cet homme vient nous dire: «Ceci est à vous et cela m’a été offert comme cadeau». Que ne reste t-il donc dans la maison de son père et de sa mère pour voir si ces cadeaux viennent à lui si ce qu’il dit est vrai! Par Dieu! Aucun d’entre vous ne perdra illégalement quoi que ce soit sans rencontrer plus tard Dieu portant ce qu’il a pris le jour de la résurrection! Je renierai certainement quiconque d’entre vous rencontrera Dieu en portant un chameau qui blatère ou une vache qu beugle ou une brebis qui bêlante». Puis il leva ses mains jusqu’à dévoiler la blancheur de ses aisselles et dit: «Seigneur Dieu! Ai-je bien transmis?» (URA)

210. Selon Abou Hourayra , le Messager de Dieu a dit: «Celui qui a lésé son frère dans sa bonne réputation (son honneur) ou autre chose, qu’il s’en acquitte auprès de lui aujourd’hui (dans ce bas monde) avant qu’il ne se retrouve dans l’autre monde où le dinars et le dirham n’ont plus cours. S’il a alors quelques bonnes œuvres, on en prend l’équivalent de son injustice (pour le donner à la personne lésée) et s’il n’a aucune bonne œuvre, on lui fait supporter en compensation une partie des péchés de la victime». (Al Boukhâri)

211. Selon ‘Abdullâh Ibn ‘Amr Ibn Al ‘Âs , le Messager de Dieu a dit: «Le musulman est celui dont les musulmans sont à l’abri du mal de sa langue et ses mains. Le fugitif de la Mecque à Médine (Al Mouhajer) est celui qui a fui les interdits de Dieu».

212. Toujours selon lui: «Un homme du nom de Kirkira avait la garde des bagages du Prophète . Quand il mourut, le Messager de Dieu dit: «Cet homme est en Enfer». On alla voir la raison de cette condamnation et l’on trouva effectivement dans ses propres affaires un manteau qu’il avait volé du butin. (Al Boukhâri)

213. Selon Noufey’ Ibn Al Hareth , le Messager de Dieu a dit: «Le temps a désormais accompli sa révolution et est revenu à son état le jour où Dieu créa les cieux et la terre. L’année comprend douze moi dont quatre sont sacrés (Dhoul Qa’da, Dhoul hijja et Mouharram ainsi que Rajab de la tribu de Moudar). Rajab se situe entre les mois de Joumâda et Sha’ban. En quel moi sommes-nous?» Nous dîmes: «Dieu et Son Messager le savent mieux que nous». Il se tut si bien que nous pensâmes qu’il allait lui donner un autre nom que le sien. Puis il dit: «N’est-ce pas Dhoul hijja?» Nous dîmes: «Si». Il dit: «En quel pays sommes-nous?». Nous dîmes: «Dieu et Son Messager le savent mieux que nous» Il se tut si bien que nous pensâmes qu’il allait lui donner un autre nom que le sien. Il dit: «N’est-ce pas dans la cité sainte (la Mecque)?». Nous dîmes: «Si». Il dit: «En quel jour sommes-nous?». Nous dîmes: «Dieu et Son Messager le savent mieux que nous» Il se tut si bien que nous pensâmes qu’il allait lui donner un autre nom que le sien. Il dit: «N’est-ce pas le jour du sacrifice?» Nous dîmes: «Si». Il dit: «Votre sang, vos biens et votre réputation (honneur) vous sont sacrés comme est sacré ce jour-ci dans votre cité-ci, en votre mois-ci. Vous rencontrerez votre Seigneur qui vous demandera compte de vos œuvres. Attention! Ne redevenez pas mécréants après moi, frappant vos cous les uns les autres. Attention! Que les présents fassent parvenir cela aux absents! Il se peut que celui à qui on le fera parvenir retienne mieux que certains que ceux qui l’ont entendu». Puis il dit: «Attention! Ai-je bien transmis?» Nous dîmes: «Oui». Il dit: «Seigneur Dieu, sois-en témoin!». (URA)

214. Selon Abou Oumâma Iyâs Ibn Ta’laba , le Messager de Dieu a dit: «Celui qui usurpe de sa main droite le droit d’un Musulman, Dieu a rendu obligatoire son entrée en Enfer et lui a interdit le Paradis». Quelqu’un dit: «Même s’il s’agit de quelque chose de futile? O Messager de Dieu!» - «Quand même c’est un simple bâton d’arac (plante commune de l’Arabie dont le bois sert à se curer les dents et qui se vent très bon marché). (Mouslim)

215. ‘Adi Ibn ‘Oumayra a dit: «J’ai entendu le Messager de Dieu dire: «Celui d’entre vous à qui nous avons confié un dépôt et qui nous en dérobe une grosse aiguille ou quelque chose de plus important, aura commis un vol qu’il apportera avec lui le jour de la résurrection». Un homme noir parmi les Ansârs (les premiers habitants de Médine) se leva alors et dit(et c’est comme si je le voyais encore): «O Messager de Dieu! Accepte ma démission de mon poste de gouverneur!» Il lui dit: «Et pourquoi donc?». Il dit: «Je viens t’entendre dire ceci et cela». Il lui dit: «Et moi je te dis maintenant: «Celui que nous avons placé à la tête d’un gouvernorat qu’il nous en rapporte le produit (impôts) que ce soit peu ou beaucoup. Ce qui lui en revient de droit qu’il le prenne et ce que Dieu lui en a interdit qu’il s’abstienne de le prendre!» (Mouslim)

216. ‘Omar Ibn Al Khattab a dit: «Quand ce fut le jour de Khaybar, un petit groupe des compagnons du Prophète vinrent dire: «Un tel est mort en martyr et un tel mort en martyr». Puis ils passèrent devant la dépouille mortelle de quelqu’un et dirent: «C’est un martyr». Le prophète dit alors: «Oh que non! Je l’ai vu en Enfer portant un manteau qu’il a volé du butin». (Mouslim)

217. Selon Abou Qatâda Al Hârit Ibn Rib’î , le Messager de Dieu se leva parmi eux pour leur faire un discours. Il leur dit que le combat au service de Dieu et la foi en Dieu étaient les meilleures actions de Bien. Quelqu’un se leva et dit: «O Messager de Dieu! Penses-tu que si je suis tué au service de Dieu cela m’absoudra de mes péchés?» Le Messager de Dieu lui dit: «Oui, si vraiment tu es tué au service de Dieu, te montrant patient au combat dans le seul espoir de la récompense de Dieu, faisant face à l’ennemi et ne lui tournant jamais le dos». Puis le Messager de Dieu dit: «Comment as-tu dit?». Il dit: «Penses-tu que si je suis tué au service de Dieu cela m’absoudra de mes péchés?» Le Messager de Dieu dit: «Oui, si tu es tué alors que tu es patient au combat dans l’espoir de la récompense de Dieu, faisant face à l’ennemi et ne lui tournant pas le dos, cela t’absoudra de tous tes péchés sauf des dettes non remboursées. Gabriel me l’a dit». (Mouslim)

218. Selon Abou Hourayra , le Messager de Dieu a dit: «Savez-vous qui a fait faillite?» Ils dirent: «Nous considérons comme failli parmi nous celui qui a perdu son argent et ses biens». Il dit: «Le failli de ma communauté qui viendra le jour de la résurrection ayant fait la prière, observé le jeûne et payé l’impôt (zakat). Il vient après avoir insulté celui-ci, accusé celui-là de dévergondage, mangé l’argent de tel autre, répandu le sang de celui-là, et frappé tel autre. On répartit ses bonnes actions entres ses victimes et, si elles ne suffisent pas à le racheter auprès d’elles, on prend de leurs péchés, on les jette sur lui et il est ensuite jeté en Enfer». (Mouslim)

219. Selon Oum Salama , el Messager de Dieu a dit: «Je ne suis après tout qu’un être humain et vous venez de m’exposer vos litiges. Or, il se peut que l’un de vous soit plus habile que l’autre à avancer ses arguments. Je juge donc en sa faveur selon ce que j’entends. Celui à qui ma sentence accorde à tort le droit de son frère je ne fais là que lui accorder un morceau d’Enfer». (URA)

220. Selon ‘Abdullâh Ibn ‘Omar , le Messager de Dieu a dit: «Le croyant ne cesse de se trouver à l’aide dans sa religion tant qu’il n’a pas fait couler un sang interdit».

221. Khawla Bent ‘Âmer Al Ansârî l’épouse de Hamza a dit: «J’ai entendu le Messager de Dieu dire: «Il y a des gens qui disposent à tort et à travers de biens auxquels ils n’ont pas droit. Ils auront l’Enfer le jour de la résurrection». (Al Boukhâri)

 

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