56 - Le mérite de la faim et de la vie austère. L'exhortation à se contenter de peu dans le manger, le boire, l'habillement et les autres besoins. L'exhortation à faire taire ses passions
Dieu le Très-Haut a dit:
1. Chapitre 19 - versets 59 et 60: «II leur succéda une mauvaise progéniture qui délaissèrent la prière et suivirent leurs passions. Ils trouveront devant eux malheur et perdition. (59) Sauf celui qui est revenu à Dieu, a cru et a accompli de bonnes œuvres, ceux-là entreront au Paradis et ne seront lésés en rien». (60)
2. Chapitre 28 - versets 79 et 80: «II sortit, se montrant à son peuple dans tout son apparat. Ceux qui désiraient la vie ici-bas dirent: «Ah si nous avions les mêmes richesses qu'a reçues Qaroun! Il a vraiment une chance énorme». (79) Ceux qui avaient reçu la science (du Livre) dirent: «Malheur à vous! La récompense de Dieu est bien meilleure pour ceux qui ont cru et œuvré dans le bien». (80)
3. Chapitre 820 - verset 8: «Puis, ce jour-là, on vous demandera certainement compte des biens dont vous aurez joui».
4. Chapitre 17 - verset 18: «A celui qui recherche les biens rapides de ce monde, Nous accélérons la venue de ces biens selon Notre volonté et à qui Nous voulons, puis Nous lui réservons l'Enfer où il rôtira dans l'opprobre et le bannissement».
Les versets concernant ce chapitre sont très nombreux et notoires.
Pour ce qui est des Hadiths:
491. 'Âisha rapporte:
«La famille de Mohammad
n'a
jamais mangé à sa faim du pain d'orge deux jours consécutifs jusqu'à sa mort». (ura)
Dans une autre version: «La famille de Mohammad n'a jamais mangé à sa faim du
pain de blé trois nuits consécutives depuis son arrivée à Médine jusqu'à sa
mort».
492. Selon 'Ourwa, 'Âisha
lui a dit: «Par Dieu, ô fils de ma sœur! Nous voyions la nouvelle lune
puis la suivante, puis la suivante jusqu'à trois nouvelles lunes en deux mois
sans qu'on ait allumé un feu (pour faire la cuisine) dans les maisons du
Messager de Dieu
». Je lui
dis: «O tante! De quoi alors vous nourrissiez-vous?» Elle dit: «Des deux
noires: les dattes et l'eau. Néanmoins, il y avait parmi les Ansàrs des voisins
du Messager de Dieu
qui lui
prêtaient une bête laitière ou lui envoyaient un peu de son lait qu'il nous
donnait à boire». (ura)
493. D'après Abou Sa'id Al Maqbouri, Abou Hourayra passa une fois devant des gens qui
avaient devant eux un agneau rôti. Ils l'invitèrent à en manger avec eux, mais
il refusa en disant: «Le Messager de Dieu
sortit de ce monde sans avoir jamais mangé à satiété du pain d'orge».
Al Boukhàrî)
494. Selon Anas , le
Prophète
n'a jamais mangé
sur une table jusqu'à sa mort. Il n'a jamais mangé de pain blanc jusqu'à sa
mort». (Al Boukhàri)
Dans une autre version d'Al Boukhàri: «II n'a jamais vu de ses yeux un agneau épilé à l'eau bouillante puis rôti».
495. Annou'màn Ibn Bashir
rapporte:
«J'ai bien vu votre Prophète
ne
trouvant pas les dattes les plus ordinaires pour s'en remplir le ventre». (Mouslim)
496. Sahl Ibn Sa'd rapporte: «Le Messager de Dieu n'a jamais vu de pain blanc
depuis que Dieu le Très-Haut l'a suscité comme Messager jusqu'à ce qu'il lui
reprît son âme». On lui demanda: «Aviez-vous, du temps du Messager de Dieu
des tamis pour séparer le son de
la farine?» Il dit: «Le Messager de Dieu
n'a jamais vu ces tamis depuis que Dieu le Très-Haut l'a suscité comme
Messager jusqu'à ce qu'il lui reprît son âme» On lui dit: «Comment pouviez-vous
manger l'orge avec du son?» Il dit: «Nous soufflions dans sa farine pour faire
voler ce qu'on pouvait de son et nous pétrissions le reste». (Al Boukhàri)
497. Abou Hourayra rapporte:
«Le Messager de Dieu
sortit
un jour (ou un soir). Il rencontra Abou Bakr
et 'Omar
. Il leur
dit: «Qu'est-ce donc qui vous a fait sortir de vos maisons à pareille heure?».
Ils dirent: «ParDieu, la faim, ô Messager de Dieu!» Il leur dit: «Et moi aussi,
par Celui qui tient mon âme dans Sa Main, c'est cette même faim qui m'a fait
sortir. Levez-vous!» Ils se levèrent avec lui et il alla trouver l'un des
Ansârs, mais il n'était pas chez lui. Quand sa femme le vit, elle dit: «Soyez
le bienvenu!» Le Messager de Dieu
lui
dit: «Où est untel?» Elle lui dit: «II est allé à la recherche d'une bonne
eau». A ce moment survint l'ansàrite. Il regarda le Messager de Dieu
et ses deux compagnons puis dit:
«Je remercie Dieu car nul n'a aujourd'hui de plus nobles hôtes que moi». Il
s'en alla et ramena un régime de dattes plus ou moins mûres et dit: «Mangez».
Il prit ensuite son couteau (pour tuer quelque bête) et le Messager de Dieu
lui dit: «Surtout pas la bête
laitière». Il égorgea pour eux un agneau dont ils mangèrent ainsi que du régime
de dattes. Ils burent aussi. Quand ils n'eurent plus ni faim ni soif, le
Messager de Dieu
dit à Abou
Bakr
et à 'Omar
: «Par Celui qui tient mon âme dans
Sa Main, on vous demandera compte, le jour de la résurrection, de ce dont vous
venez de jouir. La faim vous a fait sortir de chez vous puis vous n'y êtes
rentrés qu'après avoir joui de ces bonnes choses». Mouslim)
498. Khàled Al "Adawi rapporte: «'Outba Ibn Ghazwàn (qui
était alors gouverneur de Basra) nous fit un discours. Après avoir loué et
glorifié Dieu il dit: «Or donc! Voilà que les biens de ce monde menacent de
disparaître et se sont retirés en vitesse. Il n'en reste plus que comme les
dernières gouttes d'eau qu'on ramasse au fond du récipient. Vous devez quitter
ce monde pour un autre qui ne disparaîtra jamais. Allez-y avec le meilleur de
ce que vous pouvez faire (en ce monde). Car on nous a certes dit que la pierre
qu'on jette dans la bouche de l'Enfer y descend pendant soixante dix ans sans
atteindre son fond. Par Dieu, il aura malgré cela son plein. Est-ce que cela
vous étonne? On nous a aussi rapporté que la distance entre les deux piliers de
la porte du Paradis est égale à ce qu'on parcourt en quarante ans. Un jour
viendra pourtant où cette même porte sera trop étroite pour recevoir le grand
nombre des gens qui se presseront à son entrée. Or il fut un temps où je me suis
vu le septième de sept avec le Messager de Dieu
n'ayant pour manger que les feuilles des arbres jusqu'à ce que nos
bouches en fussent devenues pleines d'ulcérations. Je me rappelle avoir coupé
en deux un manteau. Je me suis ceint les hanches avec une moitié et Sa'd Ibn
Mâlik en fit de même avec l'autre moitié. Or voilà qu'aujourd'hui il n'est pas
un seul parmi vous qui ne soit devenu gouverneur de telle ou telle province. Je
demande protection à Dieu pour ne pas être grand à mes yeux et petit aux
Siens». Mouslim)
499. Abou Musa Al Ash'ari
rapporte: «'Àisha
nous
sortit une tunique et un pagne de tissu grossier. Elle dit: «Voilà ce que
portait le Messager de Dieu
à
sa mort». (ura)
500. Sa'd Ibn Abi Waqqàs
a dit: «Je suis certainement le premier Arabe à avoir tiré une flèche au
service de Dieu. Nous entreprenions des campagnes militaires avec le Messager
de Dieu
n'ayant pour manger
que les feuilles des arbres. Si bien que l'un de nous avait des selles
pareilles à la fiente des brebis (petites boules dures à force de
constipation)».
501. Selon Abou Hourayra ,
le Messager de Dieu
a
dit: «Seigneur Dieu! Faites que la subsistance de la famille de Mohammad se
limite à leur faim». (ura)
502. Abou Hourayra
rapporte: «Par Dieu qui n'a pas d'autre dieu avec Lui, j'appuyais mon
foie sur la terre tellement j'avais faim et j'attachais une pierre sur mon
ventre pour la même raison. Un jour je me suis assis sur le chemin des Compagnons
du Prophète
et voilà que ce
dernier passa devant moi. Il sourit en me voyant; il avait reconnu les signes
de la faim sur mon visage et sur mon corps. Il me dit: «Abou Hirr!» (au lieu de
«Hourayra» pour me cajoler) Je dis: «A tes ordres, ô Messager de Dieu!» Il dit:
«Suis-moi!» Il reprit sa marche et moi derrière lui. Il entra, demanda
l'autorisation de m'introduire et me fit entrer. Il trouva un bol plein de
lait. Il demanda: «D'où provient ce lait?» On lui dit: «Untel (ou Unetelle) te
l'a offert». Il dit: «Abou Hirr!» Je dis: «A tes ordres ô Messager de Dieu!» Il
dit: «Va trouver les gens de la Soffa (les pauvres des Musulmans) et invite-les
à venir chez moi». Abou Hourayra dit alors: «Les gens de la Soffa sont les
hôtes de l'Islam. Ils ne trouvent refuge ni chez des parents, ni dans quelqu'argent,
ni chez personne d'autre». Quand le Messager de Dieu
recevait une aumône, il la leur envoyait sans rien en
prendre lui-même (le Prophète et sa famille ne mangeaient pas de l'aumône).
Quand il recevait un cadeau, il envoyait quelqu'un les inviter chez lui et le
mangeait avec eux. Cela ne me plut pas alors. Je me suis dit en effet en
moi-même: «Que représente ce bol de lait par rapport au nombre des gens de la
Soffa?» Je suis plus digne qu'eux de boire ce lait pour reprendre mes forces.
S'ils répondent à mon invitation, je serai là pour servir le lait et qu'est-ce
qui pourrait donc bien m'en rester?» Mais il fallait absolument obéir à Dieu et
à Son Messager
». J'allai
donc les inviter et ils vinrent avec moi. Ils demandèrent l'autorisation
d'entrer et il la leur donna. Ils prirent place dans la maison. Il me dit:
«Abou Hirr!» Je dis: «A tes ordres, ô Messager de Dieu!» Il dit: «Prends ce bol et donne-leur à boire». Abou Hourayra
dit: «Je saisis le bol et me mis à le donner à chacun d'eux. Il buvait à
satiété puis me rendait le bol que je donnais à un autre qui en buvait à
satiété et me le rendait à son tour jusqu'à ce que je fusse parvenu au Prophète
après que tout le monde a
bu à satiété. Il saisit le bol qu'il plaça sur sa main. Il me regarda en
souriant et me dit: «Abou Hirr!» Je dis: «A tes ordres, ô Messager de Dieu!» Il
dit: «II ne reste plus que toi et moi» Je dis: «C'est vrai, ô Messager de
Dieu!» Il dit: «Assieds-toi et bois!» Je m'assis alors et je bus. Il dit
encore: «Bois» et je bus. Il ne cessa de me redire à chaque fois que j'eus bu:
«Bois» jusqu'à ce que j'eusse dit: «Non, par Celui qui t'a envoyé porteur de la
vérité, je n'ai plus de place où le mettre». Il dit: «Montre-moi donc!» Je lui
donnai le bol. Il loua Dieu, dit: «Au nom de Dieu» et but ce qu'il en
restait».Mouslim)
503. Selon Mohammad Ibn Sirin, Abou Hourayra a dit: «Je me suis effectivement
étendu entre la chaire du Messager de Dieu
et la chambre de 'Aisha
sans
connaissance. Il arrivait que quelqu'un qui venait me posât le pied sur le cou
pensant que j'étais victime d'une crise d'épilepsie (c'est ainsi qu'ils
faisaient dans ce cas) alors qu'en réalité je ne souffrais que de la
faim».Al Boukhâri)
504. 'Âisha rapporte:
«Le Messager de Dieu
est
mort en laissant une armure en gage chez un Juif à qui il devait quinze gallons
d'orge». (ura)
505. Anas rapporte:
«Le Prophète
mit son armure
en gage pour quelques mesures d'orge qu'il devait. Je me rendis auprès de lui
lui portant du pain d'orge ainsi
que de la graisse fondue rance. Je l'avais en effet entendu dire: «La famille
de Mohammad se lève et se couche sans avoir un demi gallon d'orge». Or la
famille de Mohammad comptait neuf co-épouses». Al Boukhâri)
506. Abou Hourayra rapporte:
«J'ai vu effectivement soixante-dix des gens de la Soffa dont pas un ne portait
un vêtement complet. Ils n'avaient qu'un seul morceau d'étoffé pour se couvrir
qu'ils nouaient à leur cou. Chez certains l'étoffé arrivait à la mi-jambe et
chez d'autres jusqu'à la cheville. Ils en tenaient les deux bords avec leur
main de peur de se découvrir». (Al Boukhâri)
507. "Aîsha rapporte:
«Le lit du Messager de Dieu était un matelas de cuir rempli de fibres de
palmier». Al Boukhâri)
508. Ibn 'Omar rapporte:
«Nous étions assis avec le Messager de Dieu
quand un Ansàrite arriva, le salua puis s'en alla. Le Messager de Dieu
lui dit: «Frère Ansàrite, comment
va mon frère Sa'd Ibn "Oubâda?» Il dit: «II est en voie de guérison». Le
Messager de Dieu
dit: «Qui
d'entre vous veut lui rendre visite?» Il se leva et nous nous levâmes avec lui.
Nous étions un peu plus de dix, nus-pieds, nus-tête. Nous marchions ainsi dans les
terrains salés. Lorsque nous arrivâmes chez lui, ses parents se retirèrent en
arrière pour permettre au Messager de Dieu
et à ses Compagnons de s'approcher du malade». Mouslim)
509. Selon 'Imràn Ibn Housayn ,
le Prophète
a dit: «Vos
meilleurs sont les gens de mon siècle, puis le siècle suivant, puis le siècle
suivant». ('Imràn a dit: «Je ne sais si le Prophète
l'a dit deux ou trois fois»). «Puis il y aura après
eux des gens qui témoigneront alors qu'ils n'en sont pas dignes, qui trahissent
et ne respectent point le dépôt, qui font un vœu et ne le remplissent pas. Il
apparaîtra chez eux l'obésité». (ura)
510. Selon Abou Oumàma ,
le Messager de Dieu
a
dit: «O fils d'Adam! Si tu dépenses (en aumônes) ce qui excède tes besoins,
cela te sera meilleur et, si tu le gardes pour toi, ce sera pour toi un mal. On
ne te reprochera pas tout ce que tu auras gardé pour tes besoins réels. Quand
tu dépenses, commence par ceux qui sont à ta charge». Attirmidhi)
511. Selon 'Oubeydullàh Al Ansàri ,
le Messager de Dieu
a
dit: «Celui d'entre vous qui se réveille le matin en sécurité parmi les siens
ne souffrant d'aucun mal dans son corps et possèdent la nourriture de sa
journée, c'est comme si l'on avait amassé pour lui tous les biens de ce monde».
(Attirmidhi)
512. Selon 'Abdullàh Ibn 'Amr Ibn Al 'As , le Messager de Dieu
a dit: «A vraiment réussi celui qui a embrassé l'Islam, qui s'est
contenté du nécessaire dans sa subsistance et à qui Dieu a inspiré la
satisfaction du lot qu'il lui a octroyé».
513. Mohammad Fadàla Ibn 'Oubeyd Al Ansàri rapporte qu'il a entendu dire le Messager de Dieu
: Bienheureux celui qui a été
guidé à l'Islam, dont la subsistance se limite à ses besoins et qui se contente
de ce que Dieu lui a donné». (Attirmidhi)
514. Selon Ibn 'Abbàs ,
le Messager de Dieu
passait
plusieurs nuits successives le ventre vide. Les membres de sa famille ne
trouvaient pas de quoi dîner. La plupart de leur pain était d'orge». (Attirmidhi)
515. Selon Fadàla Ibn 'Oubeyd ,
quand le Messager de Dieu
présidait
à la prière des gens, il y avait parmi les orants des hommes qui s'effondraient
à terre de leur position debout tellement ils avaient faim (c'étaient les gens de
la Soffa). Si bien que les Bédouins disaient d'eux qu'ils étaient
épileptiques». Quand le Messager de Dieu
avait terminé la prière, il se dirigeait vers eux et leur disait: «Si
vous saviez ce que Dieu le Très-Haut vous réserve auprès de Lui, vous
souhaiteriez encore plus de pauvreté et d'indigence». (Attirmidhi)
516. Selon Al Miqdâd Ibn Ma'dikariba , le Messager de Dieu
disait: «Jamais le fils d'Adam n'a rempli de récipient pire que son
ventre. Il suffisait pourtant au fils d'Adam quelques bouchées pour subvenir à
ses besoins. Et même s'il lui en fallait absolument davantage, qu'il réserve
donc le tiers de son estomac à son manger, l'autre tiers à son boire et le
dernier tiers à sa respiration». (Attirmidhi)
517. Yès Ibn Tha'iaba Al Ansàri a dit: «Un jour les Compagnons du Messager
de Dieu
parlèrent en sa
présence de ce bas-monde. Il leur dit: «M'entendez-vous bien? M'entendez-vous
bien? La modestie de l'extérieur fait partie de la foi». (Attirmidhi)
518. Jàber Ibn 'Addullàh
rapporte: «Le Messager de Dieu
nous envoya une fois en expédition et mit à notre tête Abou 'Oubeyda
pour intercepter une caravane
marchande appartenant à Qoreysh. Pour toutes provisions il nous donna un sac de
dattes, n'ayant alors rien d'autre à nous donner. Abou 'Oubeyda nous donnait à
chaque fois une datte par personne. On demanda au narrateur: «Que pouviez-vous
faire d'une seule datte?» Il dit: «Nous la sucions comme tête le nourrisson,
puis nous buvions par-dessus elle de l'eau. Cela nous suffisait pour une
journée et sa nuit. Nous abattions en outre avec nos bâtons les feuilles des
arbres. Nous les laissions dans l'eau puis nous les mangions. Il dit: «Nous
parvînmes au rivage de la mer (Mer Rouge) et voilà que nous aperçûmes sur son
bord comme une dune énorme. En nous approchant d'elle nous vîmes une bête
appelée «baleine». Abou c Oubeyda dit alors: «C'est une bête morte
(non tuée selon le rite). Puis il dit: «Mais nous sommes les envoyés du
Messager de Dieu
en mission
au service de Dieu. Nous sommes acculés par le besoin. Mangez-en donc!» Nous en
mangeâmes durant un mois et nous étions trois cents hommes tant et si bien que
nous engraissâmes. Je voyais nos hommes remplir des jarres de graisse de son
œil. Nous tranchions dans son corps des morceaux de viande comme si c'était un
bœuf. Abou 'Oubeyda choisit parmi nous treize hommes qu'il fit asseoir dans
l'orbite de son œil. Puis il détacha l'une de ses côtes et la dressa au sol. Il
fit ensuite lever le plus grand de nos chameaux qui put passer sous elle. Nous
fîmes de sa viande une énorme quantité de viande salée. De retour à Médine,
nous allâmes conter notre aventure au Messager de Dieu
qui dit: «C'est une subsistance que Dieu a fait
sortir (de la mer) pour vous. Avez-vous encore de cette viande pour que nous en
mangions un peu?» Nous en envoyâmes un peu au Messager de Dieu
qui la mangea». (
Mouslim)
519. Asmà Bent Zeyd a dit: «La manche de la tunique du Messager de Dieu
lui arrivait jusqu'au poignet».
(Abou Dawûd)
520. Jàber rapporte:
«Cependant que nous creusions la tranchée, le jour de la bataille de ce nom,
voilà que nous fûmes arrêtés par une pierre très dure. Nous allâmes dire au Messager
de Dieu
: «Voilà une pierre
qui arrête nos travaux de creusement de la tranchée». Il dit: «Je vais
descendre dans la tranchée». Il se leva donc portant une pierre attachée sur
son ventre (pour lui calmer les douleurs de la faim). Nous étions en effet
restés trois journées entières sans goûter à rien. Le Prophète
saisit alors la pioche et en
frappa la pierre qui ne fut plus qu'un tas de sable coulant. Je dis: «O
Messager de Dieu! Donne-moi l'autorisation d'aller chez moi». Je dis à ma femme:
«J'ai vu le Prophète
souffrir
d'un mal (la faim) vraiment insupportable. As-tu quelque chose à manger?» Elle
dit: «Seulement un peu d'orge et une chèvre». J'égorgeai la chèvre et moulus
l'orge. Nous plaçâmes la viande dans la marmite,'puis j'allai trouver le
Prophète
cependant que la
pâte de l'orge avait bien levé. La marmite posée sur des pierres était presque
à point. Je lui dis: «J'ai un modeste repas à vous offrir. Lève-toi, ô Messager
de Dieu!, avec un ou deux hommes». Il dit: «Quelle est la quantité de ce repas?»
Je le lui décrivis. Il dit: «C'est une bonne abondance. Dis à ta femme de ne pas
retirer la marmite du feu ni le pain du four jusqu'à ce que j'arrive». Il dit
alors aux hommes: «Levez-vous!» Les Mouhàjirùn (les exilés de la Mecque) et les
Ansàrs (habitants de Médine) se levèrent alors. J'entrai chez ma femme et lui
dis: «Malheur à toi! Voilà le Prophète
et avec lui les Mouhàjirùn et les Ansàrs ainsi que leurs suites». Elle
dit: «Est-ce qu'il t'a interrogé (sur la quantité du manger)?» Je dis: «Oui».
Il dit alors aux hommes: «Entrez sans vous bousculer». Il se mit à couper le
pain en morceaux et à le couvrir de viande, tout en voilant la marmite avec une
toile. Il voilait de même le four quand il en retirait le pain. Il le présentait
à ses Compagnons et recommençait la même opération. Il ne cessa de couper le
pain et de le couvrir de viande jusqu'à ce qu'ils eussent mangé à leur faim. Il
en resta tout de même quelque chose. Il dit à ma femme: «Mange et offre-s'en
car les gens souffrent d'une grande famine». (ura)
521. Selon Anas ,
Abou Talha dit à Oum Sélim: «Je viens vraiment d'entendre la voix du
Messager de Dieu
empreinte
d'une faiblesse où J'e reconnais la faim. As-tu quelque chose à manger?» Elle
dit: «Oui». Puis elle sortit quelques petits pains d'orge, prit un voile à
elle, serra le pain dans l'un de ses pans et enfouit le tout sous les vêtements
de Anas qu'elle couvrit de l'autre pan du voile. Anas dit: «Elle m'envoya alors
au Messager de Dieu
. Je
partis donc avec le pain et trouvai le Messager de Dieu
assis dans la mosquée en compagnie de gens. Je me
tins debout devant lui. Le Messager de Dieu
dit: «C'est Abou Talha qui t'envoie?» Je dis: «Oui» II dit: «Est-ce pour
quelque manger?» Je dis: «Oui». Le Messager de Dieu
dit alors: «Levez-vous!» Ils se mirent en marche
tandis que je les précédais jusqu'à ce que j'arrivasse auprès de Abou Talha. Je
lui racontai la chose. Il dit à sa femme: «Oum Sélim! Voici arrivé le
Messager de Dieu
avec des
gens et nous n'avons aucun manger à leur servir». Elle dit: «Dieu et Son
Messager le savent mieux que tous». Abou Talha alla à la rencontre du Messager
de Dieu
qui vint avec lui à
la maison et y entra. Il dit: «Apporte donc ce que tu as, ô Oum Sélim!» Elle
apporta le pain. Le Messager de Dieu
lui ordonna de le couper en morceaux sur lesquels Oum Sélim pressa le
contenu d'une outre de beurre salé, de quoi imprégner le pain. Puis le Messager
de Dieu
prononça sur lui ce
que Dieu a voulu qu'il prononçât (comme prière) et dit: «Fais entrer dix
hommes». Il les invita à manger. C'est ce qu'ils firent puis ils sortirent. Il
dit ensuite: «Fais-en entrer dix autres». Ils mangèrent à satiété et sortirent.
Il continua ainsi à faire entrer les hommes dix par dix et ils étaient soixante
dix ou quatre vingt». (ura)