57 - Le mérite de la frugalité et de la fuite des biens mal acquis. Le mérite de la modération dans le train de vie et dans les dépenses. La réprobation de la mendicité si on n'y est pas acculé par le besoin

Dieu le Très-Haut a dit:

1. Chapitre 11 - verset 6: «II n'est point d'être vivant sur terre (si petit soit-il) dont la subsistance n'incombe à Dieu».

2. Chapitre 2 - verset 273: «...au profit des pauvres frappés de claustration sur le chemin de Dieu, ne pouvant plus circuler sur terre. L'ignorant les prend pour des riches à cause de leur dignité. Tu les reconnais à leurs signes extérieurs. Ils ne sollicitent jamais les gens avec insistance».

3. Chapitre 25 - verset 67: «Ceux qui, lorsqu'ils dépensent, ne sont ni prodigues, ni avares et il y a entre les deux (attitudes) un juste milieu».

4. Chapitre 51 - versets 56 et 57: «Je n'ai créé les Génies et les Humains que pour qu'ils M'adorent. (56) Je ne leur demande aucune subsistance et Je ne leur demande pas de Me nourrir». (57)

Quant aux Hadiths, nous en avons déjà cité la plupart dans les deux chapitres précédents. En voici quelques-uns de ceux que nous n'avons pas encore mentionnés:

522. Selon Abou Hourayra , le Prophète a dit: «La richesse ne consiste pas en l'abondance des biens, mais la vraie richesse est celle de l'âme». (ura)

523. Selon 'Abdullàh Ibn 'Amr , le Messager de Dieu a dit: «A vraiment récolté le succès celui qui a embrassé l'Islam, qui a reçu comme subsistance juste de quoi se suffire et qui s'est contenté de ce que Dieu lui a octroyé». (Mouslim)

524. Hakim Ibn Hizem rapporte: «J'ai demandé au Messager de Dieu une assistance et il me l'a donnée. Puis je lui en ai redemandé une autre et il me l'a donnée, puis une troisième et il me l'a donnée, puis il m'a dit: «O Hakim! Ces biens (terrrestres) sont tendres (verts) et doux. Celui qui les prend sans cupidité, Dieu les lui bénit; et celui qui les prend avec avidité et gloutonnerie, Dieu ne les lui bénit point. Il est comme celui qui mange et reste toujours sur sa faim. La main supérieure (celle qui donne) est meilleure que la main inférieure (celle qui reçoit)». Hakim dit: «Je dis: «O Messager de Dieu! Par Celui qui t'a envoyé porteur de vérité, je ne prendrai après toi plus rien de personne jusqu'à ce que je quitte ce bas-monde». Et effectivement, Abou Bakr l'invitait pour lui donner quelque chose et il la refusait. Il en fut de même avec le calife 'Omar qui dit: «O Musulmans je vous prends à témoins contre Hakim: Je lui propose la part de butin à laquelle Dieu lui a donné droit et il refuse de la prendre». Ainsi Hakim ne prit plus rien de personne après le Prophète jusqu'à sa mort». (ura)

525. Abou Musa Al Ash'ari a dit selon Abou Bourda: «Nous sortîmes à une expédition avec le Messager de Dieu et nous étions six. Nous ne disposions que d'un seul chameau sur lequel nous nous relayions à tour de rôle. Nos pieds en souffrirent et les miens aussi au point que les ongles de mes orteils tombèrent. Nous enveloppions nos pieds avec des bandes d'étoffe. C'est pourquoi cette expédition fut appelée «l'expédition des bandages» Abou Boudra dit: «Abou Musa rapporta ce récit puis il lui répugna de l'avoir fait et dit: «Quelle utilité avais-je à en parler?» On dirait qu'il lui avait répugné de faire paraître l'une de ses bonnes actions». (ura)

526. Selon Ibn Taghieb , le Messager de Dieu reçut une fois une somme d'argent (ou quelque butin). Il en fit des parts dont il donna à certains en en omettant d'autres. Il apprit par la suite que ceux qu'il avait omis l'avaient critiqué. Il monta sur la chaire de la mosquée, remercia Dieu et Le loua puis dit: «Or donc! Par Dieu, je donne à certains et j'en omets d'autres alors que ceux que j'omets me sont plus chers que ceux à qui je donne. Mais je donne à des gens à cause de l'affolement et de l'impatience que je vois dans leurs cœurs et, pour d'autres, je me fie à ce que Dieu a placé dans leurs cœurs comme richesse d'âme et bonté. Or 'Amr Ibn Taghieb fait partie de cette dernière catégorie». 'Amr Ibn Taghieb dit: «Par Dieu, je n'échangerai pas cette déclaration du Messager de Dieu contre les plus précieuses richesses de ce monde (les chamelles rouges)». Al Boukhàri)

527. Selon Hakim Ibn Hizem , le Prophète a dit: «La main supérieure (celle qui donne) est meilleure que la main inférieure (celle qui reçoit). Commence par ceux qui sont à ta charge. La meilleure aumône est celle qui ne laisse pas celui qui la fait dans le besoin. Celui qui est jaloux de sa dignité. Dieu la lui préserve, et celui qui se passe de l'aide des autres, Dieu le met au-dessus du besoin». (ura)

528. Selon Mou'âwiya Ibn Abi Soufyàn le Messager de Dieu a dit: «Ne demandez pas avec insistance. Par Dieu, celui d'entre vous qui me demande quelque chose et qui l'obtient ainsi de moi alors qu'il me répugnait de la lui donner. Dieu ne lui bénit pas ce que je lui ai donné». (Mouslim)

529. 'Awf Ibn Màlek rapporte: «Nous étions neuf ou huit ou sept chez le Messager de Dieu?» Il nous dit: «Ne faites-vous pas acte d'allégeance au Messager de Dieu?» Or nous venions à peine de le faire. Nous lui dîmes: «Nous t'avons déjà fait acte d'allégeance, ô Messager de Dieu! A propos de quoi veux-tu que nous te fassions acte d'allégeance?» Il dit: «Vous vous engagez à adorer Dieu sans rien Lui associer - à faire les cinq prières quotidiennes - à obéir à Dieu. Puis il nous dit à voix basse, «et à ne rien demander aux gens». Je vis effectivement par la suite certaines de ces gens voir tomber leur cravache sans demander à quiconque de la leur ramasser». (Mouslim)

530. Selon Ibn 'Omar , le Prophète a dit: «L'un de vous ne cesse de mendier jusqu'à ce qu'il rencontre Dieu le Très-Haut (le jour du Jugement dernier) avec le visage dépourvu de toute chair». (ura)

531. Selon lui encore, le Messager de Dieu a dit du haut de sa chaire en parlant de l'aumône et de la fierté de ne rien demander à personne: «La main supérieure est meilleure que la main inférieure. La main supérieure est celle qui donne et la main inférieure est celle qui demande». (ura)

532. Selon Abou Hourayra , le Messager de Dieu a dit: «Celui qui mendie pour accroître ses biens ne mendie en réalité que des braises (d'Enfer) soit qu'il demande peu, soit qu'il demande beaucoup». (Mouslim)

533. Selon Samoura Ibn Joundab , le Messager de Dieu a dit: «La mendicité est une blessure que l'on fait à son propre visage (= dignité), sauf si on s'adresse à une autorité ou si l'on est acculé par une nécessité réelle.

534. Selon Ibn Mas'ùd , le Messager de Dieu a dit: «Celui qui est touché par le besoin et qui s'adresse aux gens pour en sortir ne voit pas la satisfaction de son besoin. Mais s'il s'adresse à Dieu, Dieu ne tarde pas à lui octroyer une subsistance prochaine ou à venir». (Attirmidhi)

535. Selon Thawbàn , le Messager de Dieu a dit: «Qui me garantit qu'il ne demande rien aux gens et je lui garantis le Paradis?» Je dis: «Moi». Et effectivement il ne demandait jamais rien à personne. (Abou Dawùd)

536. Qabisa Ibn Moukhàrek rapporte: «j'avis pris sur moi de payer une rançon pour mettre fin à une querelle et je vins trouver le Messager de Dieu pour lui demander de m'y aider. II dit: «Reste ici en attendant que nous viennent des aumônes et j'ordonnerai qu'on t'en donne». Puis il me dit: «O Qabisa! La mendicité n'est permise qu'à l'un de ces trois:

1. Quelqu'un qui a pris en charge de payer une rançon pour" mettre fin à une querelle. Celui-là peut demander assistance jusqu'à ce qu'il ait la valeur de la rançon puis il s'arrête de demander.

2. Quelqu'un dont les biens ont été frappés d'une calamité. Il a droit de demander assistance jusqu'à ce qu'il retrouve de quoi vivre.

3. Quelqu'un qui souffre d'une disette dont témoignent trois sages de son peuple. Il lui est alors permis de demander assistance jusqu'à ce qu'il puisse subvenir lui-même à ses besoins». (Mouslim)

537. Selon Abou Hourayra , le Messager de Dieu a dit: «Le pauvre n'est pas celui qui va en s'adressant aux gens qui le font partir par une bouchée ou deux, par une datte ou deux, mais le vrai pauvre est celui qui n'a rien pour subvenir à ses besoins, dont les gens ne remarquent pas la pauvreté pour lui faire l'aumône et qui ne se lève pas pour aller tendre la main aux autres». (ura)

 

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